PFAS, les polluants eternelsPFAS, les polluants eternels

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des composés chimiques omniprésents dans notre environnement. Elles sont utilisées depuis les années 1950 pour leurs propriétés imperméabilisantes, résistantes à la chaleur et antiadhésives. Cependant, leur stabilité chimique exceptionnelle les rend persistantes, bioaccumulables et difficiles à éliminer, d’où leur surnom de “polluants éternels”. Dans cet article, nous explorerons les risques potentiels associés à l’utilisation des poêles antiadhésive, un type de PFAS.

Les PFAS : des polluants éternels

Les PFAS sont des composés organofluorés synthétiques comportant un ou plusieurs groupes fonctionnels alkyle per- ou polyfluorés! Certes c’est un peu technique, mais ils sont présents partout. Dans une variété de produits de consommation courante, tels que les textiles, les emballages alimentaires, les mousses anti-incendie, les revêtements antiadhésifs, les cosmétiques et les produits phytosanitaires.

Leur stabilité chimique exceptionnelle est due à la force de la liaison carbone-fluor, l’une des plus fortes en chimie organique. Cette stabilité rend les PFAS malheureusement persistants dans l’environnement et dans nos organismes. Principalement par transfert via les aliments et l’eau que nous ingérons, mais également l’air et les poussières que nous inhalons.

PFAS : le silence coupable – RTBF

Les PFOA, SPFO et PFNA : dans la jungle des PFAS

Parmi les PFAS, il y a trois composés qui attirent particulièrement l’attention des scientifiques et des autorités de réglementation : l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), l’acide perfluorooctanesulfonique (SPFO) et l’acide perfluorononanoïque (PFNA). Ces trois substances sont très persistantes dans l’environnement et dans notre organisme, ce qui signifie qu’elles mettent beaucoup de temps à se dégrader et qu’elles s’accumulent au fil du temps.

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Le PFOA, le SPFO et le PFNA sont également toxiques pour l’homme et pour l’environnement. Des études ont montré qu’ils pouvaient avoir des effets néfastes sur la santé. tels que des cancers, des perturbations endocriniennes, des problèmes de fertilité et de développement du fœtus. Mais ils sont également écotoxiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent nuire aux animaux et aux plantes.

Ces trois substances sont maintenant retrouvées dans le sang et certains organes de la population générale, dans le corps des animaux sauvages et domestiques, et dans l’environnement, y compris dans les eaux gelées des pôles et l’air des plus hautes montagnes.

Face à ces constats, les autorités de réglementation ont commencé à prendre des mesures pour limiter l’utilisation et la diffusion de ces substances. Par exemple, en 2009, le SPFO a été classé parmi les polluants organiques persistants (POP). Ce qui a entraîné une réglementation plus stricte de sa production et de son utilisation. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour réduire l’exposition aux PFOA, SPFO et PFNA et protéger notre santé et notre environnement.


Un poêle à gratter la conscience: le téflon !

Le revêtement antiadhésif des poêles en téflon était autrefois fabriqué à l’aide d’acide perfluorooctanoïque (APFO). Une substance qui s’est avérée dangereuse pour l’environnement. Bien que des études aient montré que l’APFO pourrait être cancérigène chez certains animaux, aucune preuve n’a été trouvée chez l’homme. Cependant, en raison de ses effets particulièrement néfastes sur l’environnement, l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) a demandé aux entreprises de réduire son utilisation dans les procédés de fabrication de leurs produits, et a œuvré en faveur de sa radiation totale en 2015.

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La France et de nombreux autres pays ont suivi cet exemple en interdisant la commercialisation de produits à base d’APFO. La multinationale Dupont, propriétaire de la marque Téflon, a banni le composant dans la fabrication de ses ustensiles de cuisine dès 2013. Ainsi, toute poêle que vous trouverez dans le commerce aujourd’hui ne contiendra pas d’APFO. Si votre poêle date d’avant 2015, il se peut qu’elle ait été fabriquée à base d’APFO. Dans ce cas, il est vivement recommandé de la jeter, à titre de précaution, et d’en acheter une nouvelle.

Que faire face aux polluants éternels?

Face aux risques potentiels associés aux PFAS, il est important de prendre des mesures pour réduire notre exposition. Voici quelques conseils :

Dans la cuisine:

  • Choisissez des poêles sans revêtement antiadhésif, comme celles en acier inoxydable, en fonte ou en céramique.
  • Évitez de surchauffer vos poêles, car cela peut engendrer la formation de nouvelles substances nuisibles.
  • Privilégiez les aliments frais et non emballés, et filtrez votre eau du robinet (charbon actif).
  • Évitez de réchauffer vos pizzas dans leur emballage, les sachets de pop-corn pour micro-ondes.

Produits de beauté:

Leur présence dans un produit cosmétique se vérifie en lisant la liste INCI. Ainsi, les principaux PFAS que vous pouvez retrouver sont les suivants :

  • PTFE
  • PERFLUORODECALIN
  • PERFLUORONONYL DIMETHICONE
  • POLYPERFLUOROMETHYLISOPROPYL ETHER
  • METHYL PERFLUOROISOBUTYL ETHER
  • PERFLUOROHEXYLETHYL TRIETHOXYSILANE
  • PERFLUOROHEXANE
  • POLYPERFLUOROETHOXYMETHOXY DIFLUOROETHYL PEG PHOSPHATE

Au quotidien:

  • Ne pas utiliser de Postit
  • Laver les vêtements avant de les porter. Évitez les vêtements imperméabilisés.

PFAS ou pas, tu clan tu choisiras !

Les PFAS sont des polluants éternels présents dans de nombreux produits de consommation courante. Y compris les poêles en PTFE et certaines céramiques. Malgré une réglementation restrictive, il est important de prendre des mesures. Que vous soyez préoccupé par votre santé, inquiets d’impacts encore mal évalués ou plus simplement éco-soucieux: un acte est nécessaire pour réduire notre exposition aux PFAS. Ensemble, nous pouvons contribuer à réduire la présence de ces polluants éternels.

By Cloridan Rochefort

Cloridan Rochefort, né en 1982 à Lyon, incarne l'utopiste convaincu des bienfaits des échanges sociaux en milieu urbain. Après des études en sciences sociales, il milite pour un espace communautaire à Lyon, promouvant le partage de compétences et de ressources. Initiatives telles que des jardins communautaires et des ateliers ont incarné sa vision utopique d'un mode de vie sain et autonome en milieu urbain. Sa biographie illustre son dévouement à construire des communautés urbaines épanouissantes basées sur l'échange et l'autonomie.

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