On a tous connu des soucis au potager ! Et d’une année sur l’autre, ils ne sont jamais les mêmes. Maladies, parasites, champignons… Tous ces problèmes peuvent aller jusqu’à anéantir vos cultures. Il existe, bien sûr, des solutions mais qui ne sont pas toujours bonnes pour notre planète. Et si on essayait de combiner efficacité et respect de la biodiversité ?
La pomme de terre, on l’aime à toutes les sauces
La pomme de terre est un légume très apprécié que ce soit dans les potages d’hiver, pour les fameuses raclettes ou encore en été, accompagné d’une cuillère de crème agrémentée de ciboulette. Il y a sur le marché une multitude de variétés de pommes de terre. Il y en a pour tous les goûts. Celles à chair ferme comme « l’Amandine » ou la « Bernadette » ou encore les variétés plus tendres comme la « Mistral » ou « Monalisa ». Vous pouvez aussi choisir des espèces précoces, anciennes ou tardives.
La pomme de terre se plante en général à partir du mois d’avril, une fois que les risques de grosses gelées sont passés. Si vous souhaitez les planter plus tôt, vous pourrez les installer sous un tunnel. Préférez un endroit ensoleillé au potager et il faudra également bien ameublir et préparer le sol pour la culture de ce légume. Malgré tout l’amour porté à vos plantations, certains parasites pourraient venir saccager vos plants. C’est le cas du doryphore qui fait généralement son apparition à l’approche de l’été.
Le doryphore, l’ennemi juré de vos pommes de terre
Ce petit insecte, originaire d’Amérique, est arrivé en France dans les années 1920. Il se nourrit principalement des plantes de la famille des Solanacées dont fait partie la pomme de terre. Ces insectes pondent des œufs dont les larves se nourrissent des feuilles de la plante. Elles s’enfoncent dans le sol et ressortent, une fois, devenues adultes. À leur tour, ces adultes dévoreront les parties aériennes de la plante jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
Si vous possédez des aubergines près de vos pommes de terre ou dans votre potager, elles risquent, elles aussi, d’être infestées par ce parasite. En plus de se nourrir de vos plants, le doryphore peut favoriser la transmission de maladie bactérienne comme la pourriture brune. Donc même s’il apporte de la couleur à vos légumes, il vaudrait mieux s’en débarrasser avant qu’il ne saccage tout !
Du lin près de vos patates : une solution naturelle efficace !
Les graines de lin sont bien connues, aujourd’hui, pour tous les minéraux qu’elles apportent mais aussi pour leur forte teneur en vitamines et en acides gras. Des bienfaits incontestables sur notre corps et notre santé ! Mais savez-vous également qu’il s’agit d’une plante utile au potager ? Le lin agirait comme un répulsif contre les doryphores. Vous pourrez planter en alternance les plants de patates et les graines de lin. Elles vous donneront de magnifiques fleurs bleues et protégeront vos plants de pommes de terre de l’infestation de doryphores. Le lin pourra vous servir, par la suite, de paillage. Une plante qui a tout bon dans nos assiettes mais aussi dans nos jardins !
Les associations plantes potagères et plantes fleuries sont courantes au jardin. Elles nous prémunissent contre les invasions de parasites et permettent de mettre de la couleur dans votre potager mais également d’y attirer les pollinisateurs. Une aubaine pour notre biodiversité !
Comment réaliser cette association gagnante ?
Pour tirer le meilleur parti de cette alliance, quelques règles simples sont à suivre. Semez vos graines de lin environ deux semaines avant la plantation des pommes de terre. Cela permet au lin de s’établir suffisamment pour commencer à exercer son effet répulsif dès que les doryphores apparaissent.
Votre méthode de plantation est également importante. Privilégiez une disposition en rangées alternées, avec une ligne de lin pour une ligne de pommes de terre. Si l’espace est limité, vous pouvez également semer le lin en bordure de vos plants de pommes de terre, en formant une barrière protectrice tout autour.
Le lin apprécie un sol léger et bien drainé, ce qui convient également aux pommes de terre. Pas besoin donc de préparer différemment votre terrain. Un arrosage modéré leur conviendra à tous les deux. Évitez cependant les excès d’eau qui favoriseraient l’apparition de maladies fongiques sur vos tubercules.
Des bénéfices bien au-delà de la protection contre les doryphores
L’association lin-pomme de terre ne se limite pas à éloigner les insectes nuisibles. Les jolies fleurs bleues du lin attirent de nombreux insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons. Ces visiteurs contribuent à la pollinisation d’autres cultures de votre potager et renforcent la biodiversité locale.
En fin de saison, ne vous précipitez pas pour arracher vos plants de lin. Laissez-les monter en graines pour récolter ces précieuses semences riches en oméga-3. Vous pourrez les utiliser dans votre alimentation ou les conserver pour vos futures plantations.
Les tiges de lin, une fois séchées, constituent également un excellent matériau pour votre compost. Riches en fibres, elles se décomposent progressivement et enrichissent votre sol en nutriments essentiels pour les futures cultures.
Cette méthode s’inscrit parfaitement dans une démarche de jardinage écologique. En évitant l’usage de pesticides chimiques, vous préservez l’écosystème de votre jardin et contribuez à la protection de l’environnement. Une pratique responsable qui allie efficacité et respect de la nature !
À vous de jouer !
Cette technique ancestrale de compagnonnage entre le lin et la pomme de terre mérite vraiment d’être redécouverte. Simple à mettre en œuvre, elle ne nécessite aucun investissement coûteux ni de connaissances spécifiques en jardinage.
Dès le printemps prochain, lancez-vous dans cette aventure ! Quelques graines de lin, un peu d’attention, et vous constaterez rapidement la différence. Moins de doryphores, des pommes de terre plus saines, et un potager plus coloré : que demander de plus ?
N’hésitez pas à partager cette astuce avec d’autres jardiniers. C’est ensemble que nous ferons avancer les pratiques respectueuses de l’environnement. Et vous, quelles autres associations de plantes avez-vous testées dans votre jardin ?