Lorsque l’on évoque la low-tech, il n’est pas rare d’entendre des réactions sceptiques, voire moqueuses, laissant entendre qu’il s’agirait d’un retour en arrière, vers des temps obscurs et révolus. Pourtant, loin de cette image d’Épinal, la low tech est un courant de pensée et d’action particulièrement dynamique et résolument tourné vers l’avenir. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les bases de la low-tech, des exemples concrets de son application et les acteurs principaux de ce mouvement en France et à l’international. Alors, prêt à dépasser les préjugés et à explorer l’univers passionnant de la low tech ?
Définition de la low tech
La low-tech, qu’est-ce que c’est exactement ? Il s’agit d’un concept qui se situe à la croisée des chemins entre philosophie de vie et technologie. Concrètement, la low-tech désigne les techniques, les outils, les systèmes, les objets, les pratiques et les modes de vie qui respectent trois grands principes : l’utilité, l’accessibilité et la durabilité.
La low-tech doit être utile
Dans une société où le marketing règne en maître, la low-tech nous invite à revenir à l’essentiel. L’objectif est de répondre à un besoin réel pour un individu, un groupe d’individus ou la collectivité. Cela implique de cesser la consommation excessive de ressources et de retrouver du sens dans nos actions et notre manière de vivre et de consommer.
Une technologie accessible
L’accessibilité est un élément clé de la low-tech. L’idée est que ces technologies puissent être utilisées par le plus grand nombre. Cela signifie qu’elles doivent être financièrement abordables, faciles à utiliser et à réparer. En d’autres termes, l’objet ou le concept doit être à un coût adapté à la majorité de la population et suffisamment simple pour être utilisable et réparable par le plus grand nombre.
Un résultat durable
Enfin, la durabilité est un aspect fondamental de la low-tech. L’objet ou le concept proposé doit être résilient, recyclable, réparable, résistant et éco-conçu. L’objectif est d’optimiser les impacts sur notre environnement et sur l’humain, de la conception à l’utilisation. Cela implique parfois de revenir à la simplicité technologique et de co-créer des solutions innovantes.
Les champs d’application de l’initiative
Les champs d’application de la low-tech sont nombreux et variés. Ils concernent tous les domaines de notre vie quotidienne : énergie, alimentation, habitat, transports, gestion des déchets, eau, etc. Partout où il est possible de faire plus durable, plus accessible et plus utile, la low-tech a sa place !
Comparatif High-tech vs Low tech
Pour mieux comprendre les enjeux de la low-tech, il est intéressant de la comparer aux high-tech. Quels sont les avantages et les points faibles de chacune de ces approches ?
Avantages et points faibles du High-tech
Les avantages de la haute technologie sont indéniables : rapidité de calcul et de traitement, production industrialisée, conception simplifiée. Cependant, cette approche a un coût élevé pour la société et l’environnement. Les objets high-tech deviennent rapidement obsolètes, leur fonctionnement est souvent opaque et les matières premières nécessaires à leur fabrication ne sont pas inépuisables.
Avantages et points faibles du Low-tech
Du côté de la low-tech, la conception est plus longue, car elle implique de réfléchir à l’avenir du produit selon les trois critères énoncés précédemment : durabilité, accessibilité et utilité. Les performances sont différentes, mais cela ne signifie pas qu’elles sont moins bonnes. La low-tech nous invite à repenser notre rythme de vie et à adopter des solutions plus durables et respectueuses de l’environnement.
Quelques exemples de projets innovants
La low-tech regorge de projets innovants et inspirants. En voici quelques-uns qui méritent d’être mis en lumière.
Le Fairphone, solution low-tech dans le numérique
Le Fairphone est un téléphone conçu pour être réparé facilement et durer dans le temps. Il est démontable avec de simples outils et chaque module est remplaçable sans compétences particulières. Dans le domaine de la téléphonie mobile, c’est un exemple concret de l’application des principes de la low-tech.
La maison écologique
Les maisons écologiques sont un autre exemple de l’application de la low-tech. Elles permettent de réduire l’impact environnemental et les factures énergétiques grâce à une faible consommation d’énergie. Les matériaux de construction utilisés sont habituellement naturels, recyclables et non polluants. Il existe plusieurs modèles de maisons autonomes : passive, bioclimatique, positive, BBC ou tiny house.
Gazelle tech
Depuis 2014, Gazelle Tech est une entreprise automobile française qui a pour objectif de produire des voitures électriques ultralégères. les véhicules s’adressent aux entreprises et collectivités territoriales souhaitant promouvoir une mobilité durable tout en optimisant le coût de leur flotte de véhicules.
Se former à la démarche low-tech
Vous êtes convaincu par les principes et les enjeux de la low-tech et vous souhaitez aller plus loin ? Il est possible de se former à cette démarche pour acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour mettre en œuvre des projets low-tech.
Une formation particulièrement intéressante est proposée par le collectif “We Explore” sur leur campus en ligne. Intitulée “Comment faire mieux avec moins ? Penser autrement la technique“, cette formation gratuite et ouverte à tous se compose de six modules abordant des thématiques variées, telles que l’histoire de la technique, la critique de la high-tech, les principes de la low-tech, ou encore la mise en pratique de projets.
Cette formation est une excellente opportunité pour approfondir ses connaissances sur la low-tech et pour échanger avec d’autres personnes intéressées par cette démarche. Alors, n’hésitez plus et rejoignez la communauté des acteurs et des actrices de la low-tech !
La situation en France et à l’international
En France, le Low-tech Lab est l’un des acteurs les plus connus du mouvement. Créé en 2012, il regroupe et valorise les initiatives low-tech à travers le monde. Le Lab propose notamment un annuaire des initiatives ainsi que des tutoriels pour réaliser soi-même des projets low-tech.
Philippe Bihouix est un “évangéliste” de la low tech en France. Auteur de l’Age des low tech, un ouvrage de référence, on trouve beaucoup de vidéos Youtube retraçant ses interventions sur le net.
Parmi les acteurs commerciaux, on peut citer FabBrick, qui recycle les déchets textiles pour le design et l’architecture, ou Bilium, qui recycle les vieilles affiches publicitaires et les gilets de sauvetage pour en faire des sacs et des carnets.
À l’international, des personnalités comme Limor Fried, spécialiste du DIY (Do It Yourself) aux États-Unis, contribuent également au développement de l’initiative.
Retour vers le futur ?
Comme vous avez pu le constater, on est bien loin de l’image de “retour au Moyen Âge” que certains lui prêtent. Au contraire, il s’agit d’un courant de pensée et d’action particulièrement dynamique. Il propose des solutions concrètes et innovantes pour répondre aux défis environnementaux et sociaux de notre époque.
En proposant des solutions concrètes et innovantes pour répondre aux défis environnementaux et sociaux de notre époque, la low-tech nous invite à repenser notre rapport à la technique et à adopter des modes de vie plus durables et plus justes. Alors, prêt à vous engager dans la voie de la low-tech et à contribuer à un avenir meilleur ?