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Si on demande à un potagiste averti, le Chénopode Bon-Henri est une plante médiévale oubliée, surement une mauvaise herbe. Oubliée ! Les habitants du Valgaudemar, dans les Alpes ne seraient pas tout à fait d’accord! Il est l’ingrédient traditionnel des Oreilles d’âne, un plat éponyme, emblématique des vallées du Champsaur / Valgaudemar. Depuis quelques années, il refait surface dans nos assiettes pour conquérir nos papilles.
Son histoire fascinante, son étymologie intrigante et ses innombrables bienfaits nutritionnels en font un légume à redécouvrir. J’ai failli oublier un détail, le Chénopode Bon Henri est un allié qui vous épaulera dans vos démarche d’autonomie alimentaire, sans demander d’efforts particuliers.
Alors plongeons dans le monde du Chénopode Bon-Henri, cet épinard perpétuel aux saveurs exquises.

Origine et Histoire : La résurrection d’un légume oublié

Le Chénopode, une plante française par excellence, a une histoire riche qui remonte à des siècles. Originaire d’Europe, il était autrefois la star des cueillettes médiévales, mais il sombra dans l’oubli au XIXe siècle, considéré comme l’épinard du pauvre. A l’état sauvage, on le trouve encore dans une prairie ou au bord d’un chemin, en lisière de forêt ou proche d’un mur, souvent dans des conditions mi-ombragées. Aujourd’hui, il fait un retour triomphal sur nos tables, portant la bannière des légumes oubliés. Ce n’est pas seulement un come-back, c’est une renaissance culinaire.

les oreilles d ane
les oreilles d’âne ou chénopode Bon-Henri.

Étymologie étonnante : À la découverte du “Bon Henri”

Le nom du Chénopode Bon-Henri a une étymologie étonnante. Dérivé de l’ancien allemand “gut heinrich”, qui désigne les plantes croissant spontanément aux abords des maisons. Autrefois réputé pour ses vertus vermifuges. “Bon Henri” a un patronyme attribué en opposition à une autre plante, la mercuriale, appelée alors “mauvais Henri”. Un nom qui évoque son utilité et son excellence, bien que vous le connaissez peut être sous le sobriquet d’oreille d’âne, herbe aux oies ou encore oseille de Tours.

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Cultiver le Chénopode Bon-Henri : Facilité et Générosité

Ce légume vivace a tout pour plaire en termes de culture. Avec une hauteur de 50 à 80 cm, des feuilles vert foncé et une résistance au froid remarquable, le Chénopode se distingue par sa facilité de culture. Il prospère à la mi-ombre tout en supportant le soleil et l’ombre. Un sol riche en humus est idéal, et un apport de compost est toujours bienvenu. Si il se plait, vous le retrouverez chaque année, il aura même tendance a être envahissant.

Les étapes de semis et d’entretien sont simples. Les semis en automne ou au printemps (à 20°C) garantissent une récolte généreuse. Espacez les plans d’au moins 30 à 40 centimètres. Binez, paillez, arrosez régulièrement pour éviter une montée en gaine trop rapide. Vous serez récompensé par des feuilles persistantes du printemps à l’automne.
Une astuce : pour stimuler la production, éliminez les hampes florales et savourez-les à la manière d’asperges.

Les chénopodes ont peu de ravageurs, seul les limaces peuvent véritablement être une menace.

Le Chénopode Bon-Henri à table : Un festin nutritif

Les usages culinaires du Chénopode Bon-Henri sont variés. Ses feuilles, au goût intense d’épinard, sont à consommer crues ou cuites. Les jeunes feuilles peuvent se consommer crues, idéal pour rehausser une salade. Vous pouvez aussi les faire revenir à la poêle. Dans les Hautes-Alpes, elles sont la base des fameuses oreilles d’âne, un délicieux gratin local, que je vous conseille d’essayer.
Riche en protéines, vitamines (A, B, C) et minéraux (calcium, fer, phosphore), ce légume perpétuel offre une palette nutritionnelle exceptionnelle.

Les oreilles d’ânes. Le plat éponyme emblématique des Alpes

Un joyau culinaire méconnu

Le Chénopode Bon-Henri, ce joyau culinaire méconnu, mérite une place dans nos jardins et sur nos tables. Trouvez lui un coin, même délaissé par les autres cultures. Il saura vous surprendre en apportant saveur et santé sans grand entretien.

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Avec son histoire fascinante, son étymologie surprenante et ses bienfaits nutritionnels, il incarne la renaissance d’un patrimoine culinaire oublié. Laissez-vous séduire par ce légume vivace et généreux, et redécouvrez le plaisir de cultiver et déguster des trésors oubliés de notre gastronomie.

By France Doiron

France Doiron, née le 15 mai 1978 au Canada, vit aujourd’hui dans les Alpes où elle promeut le jardinage écologique et la biodiversité locale. Passionnée de vie en plein air, elle anime des ateliers sur l’agriculture durable et dirige une entreprise de produits biologiques issus de son jardin. France organise aussi des randonnées nature pour sensibiliser à la préservation de l’environnement. Son engagement pour une vie en harmonie avec la nature inspire toute une communauté alpine à adopter des pratiques respectueuses et durables, dans un cadre majestueux propice à la reconnexion avec la terre.

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